vendredi 15 août 2008

Elle

Lundi matin, je m’envolerai vers Toronto où je vivrai une aventure extraconjugale, je serai infidèle à mes hommes pour baiser avec une femme durant quatre nuits ! Cela dure depuis maintenant deux ans. La boîte pour laquelle je travail m’envoie trois ou quatre fois par an dans une convention, où tous nos succursales se réunissent pour analyser le marché, les nouvelles directions à prendre et les différentes perspectives. Depuis maintenant cinq ans, je nous représente leur des conventions. J’y suis toujours accompagnée de ma secrétaire afin qu’elle rédige pour moi les procès verbaux des réunions. Mon directeur a toujours cru bon de ne louer qu’une chambre pour minimiser les coûts lors de ce déplacement.

Vous pouvez vous imaginez ma déception lors de mon premier voyage pour la compagnie, arrivée à l’hôtel, on nous a remis à ma secrétaire et moi les clefs de la même chambre. Alors que je croyais pouvoir profiter de cette semaine à l’extérieur pour visiter les bars locaux et faire des rencontres. La chose devenait impossible puisque je partageais ma chambre avec cette vieille grincheuse qui me servait à l’époque de secrétaire. Avec le temps, je m’y suis habituée, après tout j’étais là pour travailler.

Il y a deux ans, la vieille est partie à la retraite, je me suis donc engagée une nouvelle secrétaire, très efficace et combien plus sympathique. Lors de notre premier voyage ensemble, le premier soir lorsque nous nous sommes mises au lit, Amélie (ceci est un nom fictif, afin de conserver son anonymat et par le fait même, le mien) m’a demandé si j’étais au courant de tout se qui circulait à mon sujet au bureau. Je lui ai dis que tout ça n’avait que trop peu d’importance à mes yeux, que moi j’étais là pour faire mon travail et non pour me faire des amis. Et que si cela les amusait, ils pouvaient bien continués, que tout ça ne m’affectait pas, puisque de toute façon j’en étais persuadée personne ne pouvait voir juste.

Elle s’est alors assise dans son lit, elle m’a dit qu’elle contrairement à tous voyait juste, qu’elle avait passé suffisamment de temps en ma compagnie pour m’avoir deviné malgré tout le mystère que je laissais planer autour de moi. Je lui ai alors dis que malgré tout le respect que j’avais pour elle, je la trouvais bien effronté, que je ne laissais planer aucun mystère, mais plutôt que je tenais à ma vie privée et que si elle souhaitait conserver son emploi elle devrait s’en accommoder. Elle m’a demandé de la pardonner, qu’elle ne voulait pas être insolente mais qu’elle avait juste envie qu’on discute entre femme.

J’ai alors eu peur, peur qu’elle sache pour vrai qui j’étais ! Après tout, elle était à peine plus jeune que moi, se pouvait-il que nous fréquentions les mêmes endroits, m’avait-elle observé et ainsi deviné. J’aurais dû penser à tout ça, j’aurais dû me réengager une autre vieille ! J’étais alors plongée dans mes pensées lorsqu’elle m’a dit du tac-o-tac, qu’elle ne me jugeait pas, qu’elle avait rien contre les lesbiennes. J’ai alors éclaté de rire et j’étais bien sure très soulagée qu’elle ne sache pas finalement ! Je lui ai dis qu’elle avait tout faux et que malheureusement elle ne pourrait pas nourrir la curiosité de tous ses commères à notre retour.

Elle m’a assuré que là n’était pas son intérêt, et qu’en fait elle aurait aimé que je lui réponde que je l’étais, que depuis quelques années elle avait envie d’essayer avec une femme. Et que depuis qu’elle travaillait pour moi, elle s’était plu a imaginée que se serait avec moi qu’elle réaliserait ce fantasme. Je ne savais plus quoi faire, quoi dire, j’étais alors sans mot. Après Emy, j’avais toujours cru qu’elle aurait été la seule, mais à cet instant l’idée me plaisait ! Est-ce que je pouvais lui faire confiance, est-ce que je pouvais ainsi mélangé mes deux univers ? Je pensais à Fred, qui m’aurait formellement interdit de même y penser, mais qu’est-ce que j’en avais à foutre de Fred et de tous ses principes à la con. Mon instinct animal me poussait à risquer le tout pour le tout.

Depuis déjà un moment, j’étais là à fixer le mur devant moi, à ne rien dire, complètement perdu. Elle s’est excusée, elle m’a dit qu’elle comprenait que je sois offusquée, qu’elle n’aurait jamais dû, qu’elle avait été bien trop loin, que dès le lendemain elle reprendrait l’avion pour Montréal et qu’à mon retour, je trouverais sa lettre de démission sur mon bureau.

Je lui ai demandé d’arrêter de nous jouer ce petit drame et que c’est maintenant qu’elle allait trop loin ! Je lui ai dis qu’elle était une très bonne employée et que je ne pouvais me permettre de la perdre. Dans son visage, je pouvais y lire de l’incompréhension. Je me suis à peine déplacée vers la droite dans mon lit, j’ai soulevé les couvertures et j’ai tapé le matelas pour lui faire comprendre de venir me rejoindre. Elle m’a regardé droit dans les yeux, elle m’a semblé hésitante, elle s’est levée et est venue s’asseoir près de moi.

Je lui ai dis que ce soir là pour la première fois, j’acceptais de parler de moi à quelqu’un du bureau et qu’elle avait toute intérêt à ne pas me le faire regretté ! Elle m’a assuré que je n’avais pas à m’inquiété. J’ai alors choisis de lui faire confiance. Mais quand même pas totalement, elle n’avait pas besoin de tout savoir. Je ne lui ai pas parlé de comment je menais ma vie…

Je lui ai parlé des hommes qui avaient jusqu’alors croisé ma route, du mal qu’on m’avait fait, que j’avais décidé que je resterais célibataire depuis quelques années déjà. Que j’avais sorti avec une femme, il y avait de ça six ans. Elle m’a sourit et m’a dit qu’elle avait donc raison, que j’étais lesbienne ! Je lui ai expliqué que Emy avait été là seule, qu’après elle, je m’étais dis que plus jamais je coucherais avec une femme, que se n’était pas pour moi. Je l’ai embrassé puis lui ai dit qu’encore aujourd’hui la vie me donnait une leçon, qu’on ne devait jamais dire jamais.

Je lui ai dis qu’avant d’aller plus loin, certaines choses devaient être clair entre nous, que se qui se passerait devait rester ici. Et qu’elle ne devait pas se créer d’ententes envers moi, qu’à notre retour, elle redeviendrait ma secrétaire et qu'elle ne serait jamais rien d’autre pour moi. Elle m’a répondu que tout ça lui allait à merveille.

On a baisé ensemble pour la première fois cette nuit là, et depuis entre nous s’est installé une petite routine. Lorsque nous sommes à l’extérieur et que nous entrons dans notre chambre le soir, nous sommes maîtresse à l’abri des regards. J’aime bien ces moments passés avec elle mais j’aime aussi que cela n’arrive que quelques fois par année, de cette façon je ne m’en lasse pas…


Amélie a un copain depuis un moment, il sait que j’existe, et il accepte qu’elle ait des aventures avec moi. Et au dire d’Amélie, il aime l’idée qu’elle soit bisexuelle, ça l’excite de nous imaginer ensemble lorsqu’elle
part. La seule chose qu'il lui a demandé c’est de ne jamais me voir, et que si un jour il me croise qu’il ne sache pas qui je suis, comme les partys de Noël au bureau sont sans conjoint, ça nous simplifie la chose. Et je dois dire que je préfère qu’il ne sache pas qui je suis !

Et bien sur que Fred le sait, il sait tout ! Je crois même qu’il est un peu jaloux, il ne veut jamais que je parle d'elle, avant que je parte il veut toujours me baiser et à mon retour toujours il m’évite pendant quelques jours…


3 commentaires:

17£ a dit…

wow...

j'aimerais être la secrétaire chanceuse.

Toronto, du sexe, sa boss.

Beau voyage ;-)

Josée a dit…

Très contente d'avoir découverte ton blogue. J'aime bien ton style d'écriture.

Je te souhaite un beau séjour à Toronto.

Nayrus a dit…

Il me tarde de lire votre prochain billet :)